Baume & Mercier Clifton : retour en grâce de la petite seconde
Baume & Mercier va présenter au SIHH deux nouvelles collections, dont l’une des plus intéressantes, la Clifton, qui viendra compléter les Classima, Hampton et Capeland. Pourquoi c’est intéressant ? Parce qu’il n’existait pas, chez Baume & Mercier, de petite seconde à 6 heures en boîtier rond mais uniquement dans les rectangulaires des Hampton.
Pour nombre d’adeptes de la seconde excentrée, tout, ou presque, à été dit depuis 1738 et Jaquet Droz (photo en bas de l'article), avec son dessin préservé à l’identique depuis près de 250 ans. Patek Philippe l’a également maniée avec brio dans ses Calatrava, mais à un prix fort moins accessible. Movado, notamment à la fin des années 50, remit la petite seconde à l’honneur à un prix plus démocratique, avant qu’elle ne retombe dans les oubliettes, chassée des cadrans par les multitudes de compteurs réclamés par les chronographes alors – et toujours – en vogue.
Pourtant, la petite seconde est un premier niveau de complication d’une simplicité aussi désarmante que son esthétique est convaincante. Baume & Mercier l’a ici fort bien compris avec ces nouvelles Clifton.
La pièce centrale de cette nouvelle collection est en or rouge avec un traitement de boîte poli et satiné. La police des index est très originale, très ronde, dans un esprit 50’s du plus bel effet, notamment sur le 4.
Côté mouvement, c’est un La Joux-Perret 7381 ; il garantit une autonomie de 90 heures, grâce au choix fort bienvenu de deux barillets. L’ensemble bat au rythme tranquille de 21 600 alternances par heure, un rythme qui génère une variation horaire un peu plus ample qu’un 28 800 aph, mais nettement moins sensible aux chocs du quotidien, auquel se destine cette pièce. Bon choix, donc, pour Baume & Mercier. Enfin, les ponts ornés de « côtes de Genève », la platine perlée et les vis en acier bleuies au feu sont observables par le fond transparent en verre saphir.
Un regret ? Oui, un : l’aiguille de cette fameuse petite seconde, elle aussi bleue... sur la version or rouge. Pourquoi ne pas l’avoir parée du même or que les heures et minutes ? Baume & Mercier répondra qu’elle s’accorde ainsi mieux au 60 index décomptant les minutes et qui occupent le pourtour du cadran. Certes. Sauf que ceux-ci sont eux-mêmes superflus. Ils viennent alourdir une lecture simple et équilibrée. Trois tons (or, noir, crème) étaient amplement suffisants sur une pièce classique et épurée.
Ce bleu était parfait pour les vis visibles à travers le fond transparent. D’ailleurs, dans ses autres modèles Clifton, Baume & Mercier ne s’y est pas trompé : dans tous, les aiguilles ne sont que d’une seule couleur. La bichromie des aiguilles sur le modèle or rouge pourra en désarçonner certains.
La collection Clifton sera présentée au SIHH en janvier 2013, disponible par la suite en points de vente.
Olivier Müller
Visuels © Baume & Mercier / Jaquet Droz
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