SIHH 2015 : Panerai et Audemars Piguet
Alors qu’un dernier mois reste à s’écouler avant que le SIHH 2015 n’ouvre ses portes, les moteurs horlogers commencent à sérieusement vrombir. Ces derniers jours, Panerai et Audemars Piguet ont lancé deux assauts.
Le premier est massif, noir, il vient d’Italie et il est évidemment signé Panerai. C’est la Luminor qui est à l’honneur avec une nouvelle version du Chrono Flyback 3 jours de réserve de marche. C’est une pièce manufacturée, animée du calibre P. 9100. C’est donc un mouvement automatique, doté de deux barillets et d’un chrono à retour en vol, apposé sur la base du P.9000 que l’on trouvait déjà sur les modèles « Luminor 3 days » de la marque.
Certes, on ne le répètera jamais assez : une couleur ne fera jamais une nouveauté. La « Luminor 1950 3 Days Chrono Flyback Automatic Ceramica » n’est donc pas une nouveauté mais, pour autant, une boite en céramique l’est déjà davantage.
Car c’est bien la céramique, et pas seulement la couleur, qui est ici à l’honneur. Ce boîtier de 44 mm a été réalisé à partir d’une céramique synthétique à base d’oxyde de zirconium, qui lui confère une dureté cinq fois supérieure à l’acier pour un poids sensiblement plus léger, ainsi qu’une résistance aux rayures, à la corrosion et aux hautes températures.
Chaque composant du boîtier est moulé et soumis à différentes étapes d’usinage et de cuisson, d’abord à basse (environ 100 °C) puis à très haute température (jusqu’à 1500 °C). Ce processus s’achève par la phase de finition, qui permet de vérifier que tous les composants possèdent des dimensions et proportions absolument parfaites.
En guise de touche finale, le microbillage confère à la montre son aspect mat et uniforme. Cette PAM00580 est montée sur un bracelet en cuir naturel non traité, devenu coutumier de la marque. Bonne idée, Panerai offre un bracelet de remplacement en caoutchouc, bienvenu pour une montre de plongée. La boucle est en titane, hypoallérgenique, noire également.
Audemars Piguet : royale acoustique
Au Brassus, la manufacture Audemars Piguet dévoile un nouveau concept watch. Traduction : une pièce unique, fruit d’une lourde R&D, mais qui ne verra pas le jour avant de nombreuses années, voire...jamais. On appellerait cela de la recherche fondamentale horlogère. Et un excellent moyen de breveter ce qui peut encore l’être, même s’il n’y a aucune intention commerciale à court ni moyen terme.
Ainsi, au terme d'un programme de recherche, de huit années et trois demandes de brevets, Audemars Piguet dévoilera au SIHH 2015 la nouvelle Royal Oak Concept, un prototype unique de répétition minute à chronographe. Certes, à ce stade, difficile de décrire un son, surtout sans l’avoir entendu. Voilà bien une impasse de communication, mais la marque rassure ses fans en développant le (long) cours de la genèse de la pièce.
Il aura fallu le soutien de l'EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne, déjà présente aux côtés de nombreuses marques horlogères) pour transposer les résultats de l'étude dans une conception de montre.
Cette étude a permis de définir de manière scientifique des objectifs acoustiques, qui ont ensuite été utilisées par les horlogers pour mesurer et atteindre le son « parfait » d'une répétition minute à un volume sonore jamais atteint auparavant. Audemars Piguet s'est appuyée sur les principes de lutherie pour repenser radicalement la technologie des montres à sonnerie et révolutionner la qualité acoustique et la transmission du son. On semble d’ailleurs entrevoir sur la partie gauche de la montre des ouïes, telles que l’on en trouve effectivement sur des instruments du musique en bois. Les marteaux – si jamais il en existe encore – ne sont pas visibles. La marque reste également très discrète sur les matériaux utilisés, notamment ceux de la boîte, véritable nerf de la guerre acoustique.
La manufacture a également innové pour venir à bout des contraintes posées par l'étanchéité, qui atténue le son, et a imaginé des solutions afin d'accroître l'intensité sonore. L’ensemble sera contenu dans une boîte de seulement 44 mm. Si le produit devait être commercialisé, on pourrait simplement se demander si le propriétaire d’une telle répétition minute à fort volume voudrait raisonnablement le faire savoir à tout son entourage à grands coups de décibels. Bien souvent, cette exquise complication est le fruit défendu, privé, égoïste, de discrets et fortunés esthètes.
Olivier Müller
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